Egon Schiele, The Self, Eros and Death
As a visual poet, Egon Schiele invented a style capable of expressing his tormented ego, his vigorous libido as an anguished adolescent and his anger at the precariousness of life.
Egon Schiele, The Self, Eros and Death
As a visual poet, Egon Schiele invented a style capable of expressing his tormented ego, his vigorous libido as an anguished adolescent and his anger at the precariousness of life.

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1913

Egon Schiele. Self-portrait 1917

Egon Schiele. Self-portrait 1911

Egon Schiele. Self-portrait 1912

Egon Schiele. Prisoner (Self-portrait) 1912

Egon Schiele. Self-portrait 1912

Egon Schiele. Self-portrait 1914

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1912

Egon Schiele. Self-portrait seated

Egon Schiele. Self-portrait 1915

Egon Schiele. Self-portrait 1914

Egon Schiele. Self-portrait 1914

Egon Schiele. Self-portrait 1911

Egon Schiele. The dancer 1913

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1910
« Painting is a rape; one opens up to it or not; when rape turns into love, it’s beautiful. » (Egon Schiele)

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Reclining male nude with green clothe

Egon Schiele. Self-portrait 1910

Egon Schiele. Self-portrait 1916

Egon Schiele. Self-portrait 1912

Egon Schiele. Self-portrait 1911

Egon Schiele. Nu masculin allongé 1910



Egon Schiele. Headless Self-portrait 1911
En quinze ans, Egon Schiele a réalisé une centaine d’autoportraits, un record dans l’histoire de l’art ! Il faut dire que le genre introspectif est à la mode chez les artistes expressionnistes, contemporains de la psychanalyse, et Schiele ne diffère en cela de Kokoschka, Spilliaert ou Ensor que par le nombre impressionnant des tableaux dont il est le modèle.
Il est vrai que le principal ornement de son premier appartement était un grand miroir, un cadeau de sa mère ! Voilà qui aurait intéressé Sigmund Freud.
Dans ses dessins, Schiele ne s’encombre guère d’attributs. L’être est nu, et souvent littéralement : le « déshabillage de l’âme » s’accompagne d’un « déshabillage du corps ». Portraits et autoportraits sont réduits à eux-mêmes, sans accessoires ni décor, seule compte la pose, théâtrale, grinçante, dramatique, torturée, toujours très expressive : Egon Schiele reste dandy (on dirait « classe » aujourd’hui) jusque dans ses impudeurs. Ses dessins sont souvent dérangeants, mais restent pour la plupart parfaitement soutenables. Il souffre somme toute avec beaucoup d’élégance graphique.
Egon Schiele ne semble pas beaucoup s’aimer lui-même – enfin, c’est en tout cas le message qu’il veut faire passer – ou alors il prend plaisir à torturer son double pictural ; il est sa propre marionnette, son « dopplegänger » (un sosie inquiétant de la culture germanique).
Cependant, on comprend mieux les tableaux d’Egon Schiele en les inscrivant dans le contexte particulier de Vienne en 1910 : l’expressionnisme ne concerne pas que les arts plastiques, et Schiele est un amateur de danse qui va aux spectacles expressionnistes (on parlait alors de « danse libre ») d’Isabella Duncan ou des sœurs Wiesenthal. Tout comme dans la pantomime (le célèbre mime Erwin van Osen fût l’un de ses meilleurs amis), le corps se casse, l’angle est préféré à la courbe, le geste est exagéré jusqu’à la caricature, le masque est tragique pour mieux personnifier le sentiment.